8 mars : Femmes autochtones, fibres de résistance à la CSW

Le 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, est un moment pour réfléchir aux avancées et aux défis auxquels les femmes sont confrontées dans le monde entier. Pour nous, Femmes autochtones, cette journée est aussi une occasion de mettre en lumière nos luttes et nos contributions à la reconnaissance de nos droits individuels et collectifs à l’échelle internationale.

Dans ce contexte, la Commission de la Condition Juridique et Sociale de la Femme (CSW) est devenue un espace clé où nous faisons entendre nos voix, partageons nos perspectives et travaillons à des solutions mondiales qui garantissent la reconnaissance, la protection et le respect de nos droits.

Qu’est-ce que la CSW et pourquoi est-elle essentielle pour les Femmes autochtones ?

La CSW a été créée le 21 juin 1946 par le Conseil Économique et Social des Nations Unies (ECOSOC) et s’est imposée comme le principal organe intergouvernemental chargé de promouvoir les droits des femmes et l’égalité des genres.

L’un des jalons les plus importants de la CSW fut la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes, organisée à Beijing en 1995. Cet événement a marqué un tournant crucial dans l’agenda mondial des droits des femmes et de l’égalité des genres. Cependant, les Femmes autochtones ont été largement exclues des discussions officielles, laissant nos voix en dehors de la Déclaration et du Programme d’Action de Beijing. En réponse, nous nous sommes organisées et avons rédigé la Déclaration des Femmes autochtones de Beijing, un document historique qui, bien qu’encore pertinent aujourd’hui, a permis à l’époque de visibiliser nos luttes, nos propositions et nos perspectives sous un prisme individuel et collectif.

Un tournant : La Déclaration des Femmes autochtones de Beijing

Depuis 1995, notre participation à la CSW s’est renforcée. Malgré l’absence de reconnaissance dans la Déclaration et le Programme d’Action de Beijing, nous avons réussi à formuler nos propres revendications, en dénonçant l’omission de questions fondamentales comme l’héritage colonial, les inégalités sociales et l’impact du modèle néolibéral sur nos communautés. Nous avons également mis en avant l’intersectionnalité entre le genre, l’identité autochtone et d’autres formes de discrimination, exigeant que nos droits individuels et collectifs soient pleinement reconnus.

Des avancées concrètes à la CSW : Nos réussites

Grâce à notre plaidoyer, nous avons réussi à faire inclure nos revendications dans des résolutions et à renforcer notre présence dans les espaces de prise de décision. Parmi les jalons les plus significatifs :

  • 2005 (CSW49-Beijing+10) : Adoption de la Résolution 49/7, première résolution sur les Femmes autochtones, qui reconnaît leurs besoins spécifiques, leurs conditions de pauvreté et les violences de genre qu’elles subissent au-delà de l’examen des dix ans de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing..
  • 2012 (CSW56) : Adoption de la Résolution 56/4, intitulée "Les Femmes autochtones : actrices clés pour l’éradication de la pauvreté et de la faim", une reconnaissance historique du rôle crucial des Femmes autochtones et de leurs savoirs traditionnels dans les processus de développement pour éradiquer la pauvreté.
  • 2015 (CSW59-Beijing+20) : Organisation d’un panel de débat intitulé "Beijing+20 : Les voix des Femmes autochtones", ainsi qu’une conférence de presse sur leurs droits.
  • 2017 (CSW61) : L’autonomisation des Femmes autochtones est identifiée comme une priorité émergente, avec une table ronde sur les défis et opportunités pour leur autonomie.
  • 2020 (CSW64-Beijing+25) : Inclusion de références aux Femmes autochtones dans la déclaration politique.
  • 2022 (CSW66) : Mention explicite des Femmes autochtones dans les conclusions convenues et dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur l’égalité des genres.

Les défis à relever : Objectifs pour la CSW69

En mars 2025, la 69e session de la Commission de la Condition Juridique et Sociale de la Femme (CSW69) marquera le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’Action de Beijing. Cet événement sera une opportunité stratégique pour faire progresser nos revendications à l’échelle internationale. Le Forum international des Femmes autochtones (FIMI) réaffirme son engagement à renforcer la participation des Femmes autochtones dans tous les espaces de décision.

À l’occasion de la CSW69, FIMI se concentrera sur plusieurs axes clés :

  • Plaidoyer politique : Participer activement aux discussions de haut niveau afin de mettre en avant les contributions et défis des Femmes autochtones.
  • Suivi des engagements internationaux : Évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Plateforme d’Action de Beijing et d’autres accords mondiaux, en mettant l’accent sur les demandes spécifiques des Femmes autochtones.
  • Promotion de la mise en œuvre des recommandations : Promouvoir la mise en œuvre effective de la Recommandation Générale n°39 de la CEDEF, qui porte sur les droits des Femmes et Filles autochtones.
  • Renforcement des alliances stratégiques : Développer des relations durables avec des acteurs clés pour garantir que les propositions des Femmes autochtones soient incluses de manière constante dans l’élaboration des politiques, des programmes et des allocations budgétaires.

Cette année est particulièrement symbolique, car elle marque également le 25e anniversaire du FIMI. Cette double célébration souligne l’importance de notre présence à la CSW69 pour consolider les acquis et relever les défis persistants dans la promotion des droits des Femmes autochtones.

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